Ask Dr. Ruth
Ryan White, USA, 2019o
Focus sur la vie de Ruth Westheimer, la sexothérapeute la plus célèbre des Etats-Unis. Née en Allemagne, elle est une survivante de l'holocauste. La petite juive émigre en Amérique du Nord dans les années 1950, où elle conserve un fort accent allemand. Elle devient sexothérapeute et anime dans les années 1980 et 1990 des émissions à la télévision américaine. Aujourd'hui, à quatre-vingt-dix ans, elle revient sur son parcours improbable et sur la façon dont elle a démocratisé la manière de parler de sexualité auprès des téléspectateurs.
Trente-six ans plus tard, non seulement l’observation n’a pas pris une ride, mais on croirait l’ébauche d’un article sur le revenge porn ou la sursexualisation des jeunes (laquelle n’a manifestement pas attendu internet). C’est tout l’intérêt du film: Ask Dr. Ruth nous renvoie à notre histoire collective autant qu’à notre trajectoire personnelle, relativise notre tendance à la panique morale, et rappelle que quand on prétend faire la révolution (sexuelle), on a besoin de tous les bras disponibles. L’impact crucial de ceux des toutes petites et frêles dames ne devrait pas être sous-estimé.
Maïa MazauretteRéfugiée juive allemande ayant perdu toute sa famille durant l'Holocauste, la sexothérapeuthe Ruth Westheimer fait figure de véritable icône pop.
Nicolas ClémentSo etwas wie "normal" gibt es nicht, lautet das Credo der Sextherapeutin Ruth Westheimer, die in den Achtzigern mit der Radiosendung "Sexually Speaking" berühmt wurde. In einer Zeit, in der Schwulsein noch als Sünde galt und weibliche Lust als (hoffentlich) nicht existent, plädierte sie für Freude am Sex in seinen diversen Ausprägungen und Respekt für alle. Ryan White porträtiert die herrlich quirlige, schlagfertige und charmante 92-Jährige, deren Lebensweg sich in vielfacher Hinsicht zu einem Zeitbild fügt: Sie überlebte als Tochter deutsch-jüdischer Eltern den Holocaust, kämpfte in Israel für den neuen jüdischen Staat, um schließlich in den USA an der Moralgeschichte mitzuschreiben. Dass sich die Geschichte dieses Lebens schließlich wie eine American-Dream-Erzählung liest, irritiert. Aber auch das gehört wohl zum (Selbst)bild einer Überlebenden.
Martina Knoben